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1 juillet 2009 3 01 /07 /juillet /2009 09:40

IRONMAN NICE  28 juin 2009

 

 

            Dimanche 28 juin 4h.du matin, je n’ai pas dû dormir plus d’une heure dans la nuit mais il faut déjà que je me lève. Des heures d’entraînement vont trouver leur raison d’être dans moins de 3 heures. Je ne suis pas confiant, une dernière semaine bizarre où je n’ai pas senti monter en moi l’énergie nécessaire à une telle épreuve, une contracture à un mollet qui me fait craindre le pire.

Je m’habille en silence pour ne pas réveiller ma petite famille et quitte la chambre d’hôtel vers 5 h. Les rues se remplissent de triathlètes aux visages tendus. Je pense à tous les textos que j’ai reçus cela me fait chaud au cœur, mais je suis inquiet car je n’arrive pas à rentrer dans la course, mon esprit vagabonde, je suis spectateur de ce qui passe autour de moi.

Pourtant j’ai fait comme d’habitude, j’ai annoncé  de partout mes objectifs : approcher les 10h20, me qualifier pour le Championnat du Monde à Hawaï dans la catégorie V2 ( il fallait réussir  10h21 en 2008 ) . Grâce à cela je sais que je ne peux plus reculer,  que tout le monde regardera cela de près, je sais que cela me force à donner le meilleur de moi-même.  Mais le problème c’est que je n’y crois plus, je me demande même pourquoi je fais cela.

6h15 après une dernière vérification de mon vélo, j’abandonne mon « street bag » à la consigne et je me dirige avec mes 3000 camarades de jeux au bord de l’eau.

6h30 la clameur monte c’est parti !!

Je pars plus vite que l’année dernière, je n’ai plus peur des coups que je reçois mais la sensation est toujours aussi désagréable. Je reçois des coups de pieds, j’en donne…un départ de triathlon…à 3000 ! Impossible de voir la moindre bouée, je suis donc le serpent de nageurs devant moi. Je n’y comprends rien alors que nous devrions nager droit pendant  1200 mètres environ,  la direction change sans cesse…Parfois je ne vois plus personne, parfois je suis au milieu de dizaines de triathlètes. Je comprends très vite que j’ai dérivé loin des bouées, je suis perdu en mer ! J’essaie  de rester concentré de continuer à bien nager de retrouver la bonne trajectoire.

Premier tour interminable je commence à craindre le pire ! Le deuxième tour lui se passe bien, les boues sont visibles je nage direct dessus elles  sans m’occuper de mes voisins. Enfin la sortie de l’eau, je cours sur la plage et je vois l’immense chrono qui m’annonce 1h23. Je suis dégoûté, le rêve est déjà fini,  j’ai perdu près de 10’ sur mon objectif, j’en ai  même perdu près de 4 sur 2008 ! Je sors 2005eme de l’eau.

Mon moral au fond du trou je cours récupérer mon sac. La transition se passe bien, j’ai pris le strict minimum donc je vais vite. 5’ plus tard je suis sur mon vélo…Je suis déçu, terriblement déçu. Je sais que dans mes simulations il me fallait absolument une natation sous les 1h15 pour atteindre le total de 10h20, je n’y crois plus. Les 20 premiers kilomètres que je fais à vive allure  ne sont qu’un conflit interne où je me demande si cela vaut la peine de rouler vite.

Puis alors que je n’y étais pas cela va basculer : Je pense à Christophe mon copain de toujours qui m’a obtenu le soutien de Stéphane le PDG de la société PHILAMY  (distributeur en France des produits FSA, VISION et des Produits énergétique SIS). Ils m’ont offert un magnifique Vélo de pro, me fournissent en gels énergétiques je ne peux les décevoir, ils seront à l’arrivée !

Je décide alors de lâcher tout en vélo,  de rouler sans me réserver pour la course à pied. Bien allongé sur mon cintre profilé je reprends des grappes de concurrents. Les kilomètres défilent, j’absorbe régulièrement des gels SIS qui m’évitent de prendre l’horrible boisson fournie cette année par les organisateurs. Il fait chaud mais pas trop. Je suis enfin dans la course.

 Les montées sont interminables mais je reste concentré sur mon objectif : réaliser un meilleur temps que mes 5h44 de l’année dernière.

Km 120 : le plus dur est derrière cela va descendre. J’essaie de rester concentré pour éviter la chute. Je suis vraiment nul dans ce domaine, mauvais choix de trajectoires, peur de tomber…

KM 160 : encore 20km, plat cette fois, je donne le maxi je reprends encore régulièrement des coureurs que je passe sans un regard je roule à plus de 40 km/h

Promenade des Anglais le vélo se termine… Je détache mes pieds des chaussures et je saute du vélo. 5h31 ! Mission accomplie j’ai réalisé un très bon vélo, au moins cela ! Depuis la sortie de l’eau j’ai doublé prés de 1500 concurrents !

Transition super rapide en 2’50 et me voilà de nouveau sur la Promenade des Anglais. Le départ a été donné depuis 7h02’ !

Un rapide calcul (mais avec la fatigue ce n’est pas simple !)  me permet de comprendre qu’il me faudrait courir en 3h20 pour réaliser les 10h22 du dernier qualifié à Hawaï en 2008.  Mon moral est remonté au fil des kilomètres en vélo  et plus rien ne me parait impossible. Ma petite femme est là ses encouragements me gonflent à bloc ! Je décide de tenter le coup.

Dés les premiers mètres ma contracture au mollet se réveille j’ai peur que cela ne tienne pas. Je décide de ne pas contrôler mon allure et de ne  prendre mon temps qu’à chaque tour (10,5km).  Devant moi la belge deuxième de la course je la double et je la sens se mettre dans ma foulée, je vais lui servir de lièvre durant près de 20km et contribuer un peu malgré moi à son retour sur la jeune française en tête à ce moment là.

Mon passage au premier tour en moins de 45’ me confirme que malgré la fatigue et la chaleur je suis parti très vite. Je décide de continuer et de tenir cette allure jusqu’au semi marathon…le deuxième tour sera effectué en 48’53.  Je commence à croire à l’impossible : « Et si je tenais ?» par moment j’ai les larmes qui me montent aux yeux m’imaginant franchir la ligne sous les 10h20 en me qualifiant pour le mythique IRONMAN, parfois la douleur à mon mollet me fait  craindre le pire.

30eme je n’ai pas faibli,  je zigzague au milieu des coureurs en détresse à qui je prends un ou deux tours,  j’y crois de plus en plus !  Ravito : un grand verre d’eau que j’avale de travers, je m’étouffe instantanément un énorme point de coté me coupe en deux ! La douleur est terrible je ne peux plus courir. Je me force à respirer le plus fort possible, je marche ce n’est pas possible ! J’essaie de rester calme la douleur diminue en marchant, j’arrive à me redresser, à courir ! Miraculeusement la douleur finit par disparaître je peux reprendre ma marche en avant !

 Dernier tour je n’y crois pas je vais réussir mon pari ! J’arrive à maintenir mon allure, à accélérer même. 40eme km Un coup d’œil sur ma montre je sais que l’exploit est au bout de la route !

 A 100 mètres de l’arrivée,  je récupère ma femme qui finira  avec moi. « Michel you are an IRONMAN » hurle le speaker comme l’année dernière ! je me jette sur la ligne alors que le chrono affiche un incroyable 10h19 ! Je viens de courir le marathon en 3h17.

Comme l’année dernière Nathalie et Christophe sont là je suis content de partager ce moment avec eux. Je suis ému car je suis persuadé qu’HAWAI est dans la poche, le rêve absolu pour un triathlète ! Ma femme qui a passé la journée au soleil à l’air aussi fatiguée que moi ! Elle aura bien mérité son voyage dans les îles !

Une heure à discuter à droite et à gauche tout en calculant où j’allais trouver le budget pour ce voyage à l’autre bout du monde… je l’avais fait !

Le téléphone sonne c’est Christophe qui est reparti, il est devant un ordinateur, avec les résultats…je ne suis pas qualifié, le niveau cette année est ahurissant dans la catégorie V2 . il fallait réussir moins de 10 heures !

 Je suis déçu, j’y ai cru pendant de longues minutes….je me console en me disant que les 10’ perdues à la natation n’auraient rien changé et que le plaisir de m’être cru qualifié était déjà une belle récompense. En 2007 il fallait réussir 10h47 pour se qualifier, en 2008 10h21’, 9h53 en 2009 incroyable !

Il faudra sans doute trouver un autre RONMAN moins coté que NICE pour passer mais je vous garantis  un jour je vous ferai un CR de l’IRONMAN d’HAWAI !

Poussman

 

 mes temps exacts : Natation :1h22’52 / T1 :5’17 /

   Vélo  5h31’15’’/T2 :2’54 /

            CAP  3h17’24 pour une 182 eme place

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commentaires

G
Je suis en effet persuadé que tu nous écriras une belle page sportive à Hawaii, Michel !!! Je suis de tout coeur avec toi dans cet objectif, qui est bien évidemment à ta portée !!!<br /> Bravo pour cette énorme et belle performance à Nice !!!
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