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7 juin 2007 4 07 /06 /juin /2007 14:39
100 km de Chavagnes Dur! Dur!
Vendredi 6 heures du matin le train quitte la gare St Charles. Maurice plus connu sous le pseudo de Momo 13 est en face de moi. Nous voilà partis pour un périple de 13 heures qui nous mènera à Chavagnes en Palier à l’autre bout de la France. Le voyage est interminable mais fort sympathique.

20 heures nous débarquons sur le lieu de délivrance des dossards, je suis accueilli par Sandrine (MassadaWarrior) et son mari (Ironman) qui sera ma suiveuse vélo demain pour les 100 km de Chavagnes. Nous nous dirigeons vers le superbe camping-car et je remets religieusement à Sandrine tout mon équipement pour le lendemain.

Apres une rapide installation dans la pièce mise à notre disposition par l’Organisation nous voila partis pour la pasta party où je retrouve pas mal de copains du forum. L’ambiance est très détendue mais le repas est vite abrégé car, vu l’heure du départ de la course (5 h.) tout le monde, suiveurs et coureurs a envie de reprendre des forces.

Samedi 2 heures du matin, le gymnase s’agite déjà ! Moi qui comptait dormir jusqu'à 3 h. j’en suis réduit à suivre le mouvement. Le temps est plutôt clément mais en bon méridional que je suis j’ai quand même froid.
Je suis super serein, sans doute parce que mon objectif pédestre principal de l’année est déjà atteint (record en 2h54 sur le Marathon de Turin). Ici ce n’est que du bonus. Je n’ai pas vraiment fait de préparation spécifique pour ces championnats de France des 100 km, mais la forme est là et je pense avoir bien récupéré depuis mon 15 avril italien.
.
4h45 je suis dans le gymnase à coté de Jean Marc (Cyrano) et nous discutons du profil du parcours : « tu verras Michel ce n’est pas si plat que cela ! » je suis surpris vu que le dénivelé annoncé est de 16 mètres ! Enfin on verra bien.
 
5 heures me voila sur la ligne de départ dans la nuit noire. « Bang » c’est parti pour 100km.

Mon objectif est simple pour ce début de course : « Respecter le plan de marche, c'est-à-dire courir à moins de 150 puls minutes ce qui doit me donner une allure de course de 12km » . La nuit noire m’empêche de vérifier sur mon Polar l’allure mais l’habitude me fait dire que suis à la bonne allure.

Je décide de me fixer un objectif par tranche de 5 km, cela sera pour commencer 25’ pause ravito comprise. 25’46 pour la première tranche c’est parfait.

Km 8 voila les suiveurs à vélo, pas simple de repérer Sandrine dans la nuit, un concert de cris troue la nuit, chacun hurlant le nom de son ou de sa suiveuse. Ca y est, je l’ai récupérée ! Nous atteignons le 10 ème km (tranche de 5km en 24’57). Il fait plutôt froid et comme souvent j’ai le ventre qui commence à faire des siennes. Je demande à Sandrine de me passer l’imodium que j’avais prévu. Rien ni fait, cela sera donc un passage rapide dans les buissons pour fournir de l’engrais aux plantes du coin. Les jambes sont bonnes les km. s’enchainent avec plaisir, le 15 ème km est atteint (tranche de 5 km en 26’57). Le mal au ventre lui est toujours présent après chaque ravito je rêve de voir le jour se lever et le soleil avec lui. Encore 5 km de passés en  25’15.
 
Nous voici dans la dernière partie de la boucle. Allez hop , voila le premier tour de terminé, tout est parfait, Sandrine assure son rôle parfaitement, il suffit que je lui demande quoi que se soit pour que dans la minute qui suit je sois servi sur un plateau. Le mal au ventre est toujours là, j’ai décidé d’arrêter de prendre des gels et de me contacter du coca que j’avais préparé dans les petites bouteilles remises la veille à ma suiveuse (une super idée d’ailleurs vu que l’organisation avait remplacé le coca des tables par du coca light !un gros bug sans doute).
 
Un nouvel arrêt buisson n’altère en rien notre rythme de course. Les tranches de 5 km s’enchainent tranquillement autour de 25’. A 100 mètres devant nous je repère Benoit Laval sur son vélo qui accompagne sa femme Alexandra. Je suis surpris de revenir sur elle car je pensais qu’elle serait loin devant. Je la passe sans accélérer elle à l’air dans le dur. Nous voila bientôt à mi parcours, le ventre c’est enfin endormi. 50 ème km atteint en 4h15. Je suis dubitatif, j’ai été raisonnable, j’ai respecté allure et rythme cardiaque prévus, mais j’avais prévu de marcher à chaque ravito et je ne l’ai quasi pas fait : résultat près de 8’ d’avance sur le temps escompté. Le problème en ultra c’est que chaque minute gagnée en début de course te fait perdre souvent des dizaines de minutes en fin de course.
 
Je franchis la ligne pour la deuxième fois. Je suis surpris de ne pas rattraper Vincent (Confetti) car je le pensais parti sur des bases identiques aux miennes.  Je ne pouvais pas deviner qu’il était loin devant en route pour un sacré exploit ( 8h19 !). Je surveille mon cardio régulièrement et je m’aperçois que mes puls augmentent légèrement. Je décide de ralentir légèrement et de rester sous les 150 puls comme prévu au départ. Ma vitesse tombe à 11km/h. Sandrine continue d’assumer sa tache avec courage, les km sont longs pour elle aussi qui découvre les affres des
« ballades » interminables en vélo. Cela devient plus dur je décide de me faire violence dans les moments difficiles pour maintenir l’allure et inversement de ne pas accélérer dans les moments ou tout semble redevenir facile.
 
Un avion et son copilote me double au milieu du 3 ème tour : Alexandra et Benoit Laval, je pense à Jean de la Fontaine …. Je maintiens mon rythme de course aux alentours de 27’ par tranche de 5 km. Une pensée pour Marmotte au passage de 6 heures où je passe le 70 ème km ( malade je n’avais pu faire mieux que 66 km lors de son superbe 6 heures OFF).
 
 Voila la ligne dernier  tour ;  comme à chaque passage sur la ligne les cyclistes sont déviés pendant quelques centaines de mètres. Sandrine me crie qu’elle me rejoint, elle s’éloigne sans que j’ai pu récupérer le moindre  ravito, pas grave je pense alors. A la sortie,  pas de Sandrine, je comprends qu’elle a dû s’arrêter quelques instants.
 
Me voila parti pour près de 5 km sans ravito. Sandrine est revenue je me sens rassuré pourtant même si je ne m’en rends pas compte tout de suite,  le mal est fait. La fatigue plus la chaleur qui grandit et cette interruption d’une trentaine de minutes de tout ravito me font ralentir inexorablement.
 
Km 80 je suis dans le dur, Sandrine semble souffrir aussi, le parcours me semble avoir changé, les petites bosses des premiers tours se sont transformées en interminables montées ,  Jean-Marc tu avais raison,  Chavagnes ce n’est pas plat !
 
Un 100 km c’est long est voila que je rejoins mon avion du 3ème tour, Alexandra Rousset est scotchée à la route. Je la passe sans coup férir à 10 km/h ! Benoit lui demande de s’accrocher à ma foulée. Je me sens investi d’une mission de meneur d’allure je retrouve un peu d’énergie jusqu’au
85ème km. Elle finit par décrocher dommage car la savoir juste derrière moi me forçait à maintenir l’allure. Sandrine est aussi fatiguée que moi, je lui propose de me laisser là et de rentrer plus vite « Risque pas me dit- elle, je compte bien aller au bout et franchir la ligne avec toi !
 
Je suis super mal, je n’avance plus qu’au courage et avec un seul objectif parcourir chaque km en moins de 6’ mn ce qui me permettrait de casser la barrière des 9 heures. Plus que 10 km et il me reste 1h03 pour finir, cela doit être bon, je cours les yeux fermés, j’ai mal. 95ème km cela ne finira donc jamais de monter ! Chaque kilomètre est un long calvaire, mon cerveau se focalise sur le chiffre 6, 6 minutes pour chaque kilo et c’est gagné. Km 99, plus que 1000 mètres et j’ai 10’ pour les parcourir ! je pourrai finir en marchant. J’essaie de profiter mais j’ai tellement souffert dans les derniers kilomètres que c’est dur. 300 mètres les potes du forum sont là ils m’encouragent, Momo est là il a du abandonner et doit être bien déçu lui qui visait un podium dans la catégorie V3.

Je franchis la ligne avec Sandrine, quel soulagement ! Le chrono 8h57’05 c’est gagné. Je la remercie, je ne peux retenir mes larmes je suis épuisé. Que c’était dur !

Je téléphone à ma petite femme restée à Marseille pour garder les enfants, je regrette qu’elle ne soit pas la !

Je récupère petit à petit, quelle course ! Que ce fut dur ! Mais je suis fier d’avoir tenu le coup, de ne pas avoir lâché quand c’était si difficile.
La suite ce ne fut que du bonheur, repas avec tous les copains et des moments super sympathiques, nouvelle nuit dans le gymnase qui, la veille, était habité par de vaillants coureurs et qui ressemble plus à un hôpital de campagne désormais.

Je vous évite le récit de l’interminable retour en train et de ses péripéties.
En conclusion un super week-end de convivialité et de performance (Encore Bravo Vincent !)

Une immense merci à Sandrine et à son mari pour leur gentillesse !

Pour moi prochain objectif en octobre cela sera à Amsterdam, en attendant je vais profiter de mes 3 records en 3 courses et en 3 mois (2 mars Marathon Barcelone 2h56, 15 avril Marathon de Turin 2h54, 19 Mai 100 km de Chavagnes 8h57). Maintenant un peu de repos bien mérité.
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26 mai 2007 6 26 /05 /mai /2007 10:58


Millau mon premier 100km par Poussgirl.
Je m'entraine comme un chien depuis depuis 6 mois, en particulier durant ce mois d'Aout au cours duquel un pari du genre "celui qui fait le plus de kms" lancé par celui qui partage ma vie fait exploser  mon entraînement normal m'occasionnant au final 2 sciatiques consécutives une bursite et quelques tendinites à 3 semaine de la course.
    Merci mon amour d'avoir sous-estimé ma tète de bois!
Je pars donc à Millau la peur au ventre, ma ceinture Gibaud sur les reins et l'espoir de mon 1er 100 kms en 12h envolé! Tant pis, à défaut, je ferai mon baptême de cenbornarde couplé à mon 1er 24h!
    Mon esprit de maman tranquille (le chien et les 3 enfants casés), j’arrive avec mon adoré au gymnase ou l'on va passer 2 nuits. C’est rigolo !
Après avoir dit bonjour à Bruno and co, je bois une petite mousse avec Gégé que je connais enfin, Phil, Amar et quelques autres. On va manger un repas un peu trop frugal à mon gout mais on rigole bien. Tout le monde est très gentil et je me sens toute petite à coté de tous leurs exploits!
    On passe une nuit de bébé et le matin, c’est la valse des patchs de voltarene, mon petit Guronzan, le gâteau énergétique, miam, poussé par ma 9500eme bouteille de st yorre de la semaine ! Ras le bol de l'eau qui pique!
Michel me bichonne comme avant chaque course, me met la crème anti frottement, mes chaussettes, chaussures, (si, si!) mon dossard. Un vrai papa ! Pendant qu'il me chouchoute, je regarde autour de moi: Mesdames, pour le plaisir des yeux, je conseille le gymnase à toute! Tous ces jolis garçons qui se préparent, un vrai bonheur!
        Aller, on y va ! Une trouille d'enfer mais marre d'attendre, envie d'y être maintenant!
    On se met dans la foule, Michel râle comme d'hab parce qu'on est derrière. Je le charrie mais me rends assez vite compte qu'il a raison: on prend tout les escargots, marcheurs, on pile, zig zag, et en plus on prend un retard au chrono.
            Enfin, on y est. Assez vite, au 10e km, la cohue s'estompe pour laisser place à une pluie timide puis ultra présente qui ne nous quittera plus.
     On passe au semi mouillés ms tranquille, ponctué de "comment ça va ton dos" de mon chéri qui me surveille comme le lait sur le feu. Les ravitos sont un bonheur pour moi qui n'aime pas le sucre, des sandwichs au pâté, fromage, des œufs durs! Le pied pour un ventre comme moi, mais mon camarade de jeu est un peu frustré de mes arrêts et m'oblige à courir en mangeant, et je défie quiconque de manger du pain au pâté en courant à 9,5 à l'heure ! Ça, c'est sportif ! Je veux bien faire n'importe quoi, ms il ne faut pas rigoler avec la bouffe. Ma grand mère dirait, «ventre affamé n'a pas d'oreille"          
                On approche du 42e en se chamaillant comme les vieux du Muppets show et je me sens plutôt bien malgré un très léger mal de ventre auquel je compte bien remédier à Millau. J'ai bien en tète les conseils avises de Koline dont j'ai lu le Cr avec attention, ainsi que celui de b. Heubi, et je sais que je dois être impec à ce stade de la course. Ce que je suis mais je reste prudente. Tout reste à venir.
                "Petite" halte aux toilettes de Millau qui transforme ma patiente moitié en négrier sadique! M'en fiche, je veux repartir dans de bonnes conditions, c’est loin être fini. Pas question de trainer une petite gène. Pour me punir, nos affaires sèches restent dans le sac et je repars vc mes pieds et tee shirt trempés. On s'enguelle comme des chiffonniers, je le soupçonne d'être le fils caché de Menguelé, mais, contrairement à ce que j'ai lu quelque  part, je ne le frappe pas. Etant donnée ma carrure, j’ai appris à privilégier le verbe!
                   On avale les kms et les gels, j'aimerais voir le paysage mais il pleut tellement que je ne vois que la route et la visière de ma casquette.
    J'attends le 60e pour mettre ma musique. La fatigue se fait un peu sentir par moment, et je sais que bientôt, la tète devra  prendre le relais du corps. Pour ça, les lunettes mp3 sont un bon allié. D’autant que, pour quelqu'un qui ne vise pas de chrono, je trouve les ravitos et arrêts pipi (ultra fréquents je le confesse) de plus en plus rapides. Je présents chez mon homme comme un espoir de quelques chose qui va me fatiguer!
Mais le moral est bon, j’ai mal aux mollets, aux genoux ms il parait que c'est normal, alors.....
                    Comme prévu, la musique me booste à mort, je me régale malgré la douleur omniprésente, la pluie, le vent. Je suis dans une sorte d'état second, béni oui oui au pays du footing. Endorphine -fatigue sans doute.
    On attaque Thiergues vc soulagement tellement je le redoutais! On croise les meilleurs sur le retour joli moment de solidarité et de complicité.
    70e km, ravito, Marmotte nous mitraille, arrêt rapide et on décide de rester encore mouillés, toute façon, ça ne se calme pas.
       Allez, c’est partit pour Thiergues-le retour un mur devant nous!
L'avantage, c'est qu'on marche et ça j'adore! Michel n'a pas le courage de me demander de courir. Je me venge et l'oblige à trottiner, lui, ne pouvant me suivre en marchant. C’est que, 30 ans de rythme parisien moi monsieur! 
        La formule est efficace, on remonte beaucoup de monde, et l'idée du chrono se précise de plus en plus chez mon adoré.je commence à y croire un peu moi aussi, le corps répond encore et le moral est bon.ms prudence, j’ai toujours peur de l'explosion inattendue.
        La nuit tombe, on a croise GéGé entouré d'une couverture, triste pour lui. Les descentes se font de plus en plus douloureuses, les ravitos toujours plus rapides voire inexistants. Ca sent l'écurie!
        Au 93e, la nuit est tombée, et là, les kms comptent double! La tête prend le relais des jambes, je passe en copilote. Michel me demande de ne pas lâcher mais je le rassure, ça ne m'effleure même pas! Je ne l'ai jamais envisagé, il serait trop déçu mon homme et trop de gens m'ont prédit la défaite.
            Le panneau Millau, 97e environ, je meurs d'envie d'insulter 2 fonctionnaires qui ns donnent un kilometrage bidon, et à ce stade, j’ai plus d'humour! Mais on est bon pour les - de 12h.Je voulais marcher mais, finalement, on court jusqu'à la fin, avec même un  petit sprint dans le parc de la victoire.
 Etat second, bonheur, complicite, on passe le chrono main dans la main, c’est magique ! J’y crois à peine, je l’ai fait, je reviens de loin.je suis heureuse !
Merci à Koline pour ses encouragements, son Cr ses conseils et sa chaleureuse personnalité.
Merci aux membres du forum pour leur humilité et leur gentillesse

Et ….merci évidemment à l’amour de ma vie pour « avoir poussé mon corps hors de ses limites », qui m’a porté et supporté, pour m’avoir révéler une facette que je ne soupçonnais pas.de m’avoir offert tout ça. 

100-KM-DE-MILLAU009.jpg

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26 mai 2007 6 26 /05 /mai /2007 10:57
Millau  2006 ou la pluie Miraculeuse..

Mardi 19 septembre, Marie a toujours du mal à se déplacer. La sciatique qui l’empêche de s’entraîner depuis le 15 août est toujours là.

- « Je crois qu’il serait plus prudent de ne pas courir » « Hors de question !! » me répond- t-elle, je le ferai même en marchant s’il le faut ! Je ne me suis pas entraînée comme une malade pendant des semaines pour rien ! »

Vendredi 22 septembre, miracle, elle n’a plus mal, enfin presque plus. Je me dis que de toute façon on peut toujours essayer.

Nous voilà partis pour Millau. Il est 18 heures quand nous installons notre campement dans le gymnase mis à disposition par les organisateurs. Le lit de camp de l’armée sur lequel nous allons passer la nuit est parfait pour le dos de la miss, dur à souhait ! Cela devrait permettre que la sciatique ne se réveille pas.

Nous partons retirer les dossards à quelques centaines de mètres de là, comme d’habitude c’est le moment de croiser tous les copains du forum et de partager la pasta avec eux avec un immense plaisir.
 
Nous rentrons ensuite au gymnase je prépare avec soin les affaires pour le lendemain, je vérifie tout plusieurs fois…tout est prêt vivement le grand jour .

Samedi 7 heures, le gymnase se réveille, Marie à super bien dormi, c’est de bonne augure. Le ciel est bien couvert j’espère qu’il ne pleuvra pas !

9 heures, comme nous n’avons pas de suiveur j’ai déposé un sac pour Millau (42eme km) et un pour St Afrique (72eme ). Nous sommes en fin de peloton, je n’aime pas ça, mais bon nous ne sommes pas pressés…

10 heures c’est parti. Nous voilà à 10km heure, je suis inquiet je n’arrête pas de questionner Marie : « Comment vas-tu ? Tu n’as pas mal ? » « Non tout va bien » me répond-t-elle.

Premier ravito trop de monde on ne s’arrête même pas, nous dépassons dans le mouvement les meneurs d’allure 12 et 13 heures qui cohabitent bizarrement. Les km défilent sans problème, je force Marie à boire une gorgée tous les km, les arrêts ravito sont rapides même si je dois faire la police pour que la miss ne passe pas 2 heures à choisir entre un sandwich au jambon ou au pâté (véridique !).
 
20 km atteint en environ 2 heures quand tout à coup le ciel se déchire et essaie de nous noyer sous un incroyable orage. « Cela ne va pas durer, ce n’est qu’un orage …» Tu parles Charles ! , Cette tempête nous accompagnera jusqu’au 80eme km ! Et quand je dis tempête je n’exagère pas, nous avons même eu le droit aux grêlons vers le 35eme km ! Le rythme lui est toujours le même environ 10 km heure. 35eme km, j’ai un flash, à ma droite ce ne peut être que lui ! Une foulée unique, un appareil photo à la main…. Chevalier le seul, l’inimitable. Je saisis mon téléphone camera et je filme cet instant inoubliable (bientôt ce collector en vente !). Une poignée de main plus tard nous laissons à ma grande surprise Chevalier derrière nous alors que je le pensais parti sur des bases de 11 heures. Millau approche, le marathon est passé au rythme prévu, je sais que la course va bientôt commencer. Passage au gymnase nous décidons de garder les affaires mouillées vu que de toute façon il continue de pleuvoir. « Je m’arrête 2 secondes aux  toilettes » me dis la miss. Aussi tôt dit , aussi tôt fait, grossière erreur de ma part ! Elle s’est enfermée  et va passer près de 10mn à refuser de sortir ! Je lui demande régulièrement si elle veut de la lecture, je reçois un flot d’insultes en retour et je regarde passer avec regret un flot ininterrompu de coureurs. La porte s’ouvre enfin, elle me parle de négrier, d’esclavagiste, me menace de tout révéler sur le forum, essaie même de me frapper mais nous voilà repartis,  la course va enfin commencer. Première grosse difficulté la montée vers le viaduc. La tactique est simple, dés que le pente dépasse les ¾ % on va marcher, enfin elle va marcher car très vite je me rends compte que je suis incapable de marcher aussi vite qu’elle. Le foruner m’annonce une vitesse de 6.5 km Je décide donc de trottiner à ses côtés. Toutes les montées seront faites comme cela à vive allure en marchant et en récupérant pour elle. Résultat à chaque sommet nous voilà repartis à notre rythme habituel : 10 km heure. Je suis impressionné,  alors qu’elle n’a jamais dépassé la distance marathon elle semble facile. J’aimerais que l’on arrive à St Afrique sans avoir encore tapé dans ses réserves c’est ce qui va se passer. Nous croisons Bruno qui ne gagnera pas cette année, mais je suis super content de voir que même s’il n’est pas en tête il est toujours dans la course. Vincent Tomazou n’est pas loin puis suive Phil84, Joluris, Anne Cécile qui a honteusement lâché son suiveur vélo ! Je les trouve plutôt bien, ils seront tous sous les 10heures à l’arrivée c’est sûr. St Afrique nous y sommes, je récupère les frontales et nous voilà repartis. Encore 28 km et cela monte dur ! Nous marchons toujours à 7 km heure, enfin elle marche, moi je continue de courir pour éviter d’être lâché ! ….80eme km le plus dur est fait,  8km de descente et nous serons au pied de la dernière difficulté. Le rythme a un peu baissé, nous sommes plutôt à 9km heure. Je préfère assurer car je sais que sauf accident l’objectif initial de 12 heures sera atteint. La nuit est tombée, la dernière côte est devant nous. Je rassure Marie en lui disant qu’elle peut marcher autant qu’elle veut. 90eme km le sommet est proche, je vais commettre ma seule erreur de toute la journée, la laisser penser que c’est gagné en haut de la côte. Il ne reste pourtant que 8 km à parcourir,  arrivée  sous le pont de Millau, mais  8km en fin de course dans la nuit noire c’est long, très long. Je n’arrête pas de lui parler, ne lâche pas ! C’est fini ! Allez on y va. Elle me rassure elle ne lâchera rien même si elle trouve les derniers km interminables.Km 98 je lui propose de marcher pour la traversée de Millau pour mieux profiter de cet instant magique.
Km 99 on y est presque. On recommence à courir. Le Parc de la Victoire est là, il porte bien son nom celui là ! Elle accélère dans la dernière ligne droite, la ligne est là, la photo pour le souvenir même si de toute façon les images sont gravées dans notre mémoire à jamais.
Le chrono est vu le temps et l’état de santé de Marie Laure avant la course incroyable 11h30’. Je suis super fier d’elle, super fier pour elle, bien plus content qu’il y a 2 ans quand j’avais pourtant couru sous les 10 heures en solo. Quel souvenir inoubliable, la pluie le vent ne rendrons cette course que plus fabuleuse avec le temps. Je n’oublierai jamais cette arrivée main dans la main. C’était beau, c’était hier mais c’est pour toujours.
Je tiens à te remercier Marie pour avoir partagé cela avec moi, toi qui il y a encore 5 ans n’avait jamais fait de sport de ta vie et qui aurait bien incapable de dire qu’elle distance exacte faisait un marathon ou plus encore d’imaginer que des malades courraient des 100km ! Merci d’avoir fait tout ce chemin (km…) pour partager ma passion ! Désormais tu sais que la VMA ce n’est pas une marque de bière et tu ne crois plus que Benoît Z est un cousin de Zorro.
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26 mai 2007 6 26 /05 /mai /2007 10:53
100 Km en voiture c’est déjà long…..
 4 avril 2004, je viens de franchir la ligne d’arrivée du Marathon de Paris. La barrière magique des moins de 3 heures est tombée, l’objectif est atteint. Il me faut donc un autre challenge!
  En  quelques secondes la décision est prise, cela sera un 100 km ! Mais lequel ? Le plus célèbre mais aussi le plus dur de tous,  ce sera  les 100 km de MILLAU pour sa 33eme édition.
 La préparation spécifique fut longue, prés de 14 semaines, 1200 km en courant, quelques sorties de vélo pour se reposer.
 Des superbes routes montagneuses de Haute Corse à celles écrasées par la chaleur de la Calanque de Sormiou (prés de Cassis) j’ai égrené les kilomètres comme on enfile des perles avec à chaque instant un objectif : « Me préparer pour affronter cette épreuve mythique »
Quel plaisir de sentir son corps accumuler les kilomètres sans fatigue, pourtant l’incertitude restera durant toutes ces semaines,  la même,  serais-je capable de me mesurer à ce Monstre ?
 Vendredi 24 septembre 2004, me voici à Millau à moins d’un jour du départ, j’ai récupéré mon dossard le N° 184 ainsi que celui de mon suiveur à vélo. Bon OK je n’ai pas de suiveur à vélo mais j’ai quand même son dossard !
 La forme est excellente, .mon poids de corps parfait, je suis en parfaite santé et pourtant je suis tendu. Mon pari de finir Millau en moins de 10 heures est loin d’être gagné.
 Le parcours est difficile, Bruno Heubi un de spécialistes  français de la distance et entraîneur de Pascal Fetizon  (Champion du monde des 100 km) me disait dans un mail il y a peu de temps : ‘ Tu peux rajouter 50’ à ton temps sur un 100 plat si tu veux calculer ta perf à Millau !’
 Vers minuit après les retrouvailles avec mes amis les coureurs des sites Runirina.com et Ultrafondu.com, je rejoins mon lit de camp dans le gymnase mis à disposition par l’Organisation  (qui sera parfaite durant la totalité de l’épreuve).
 J’essaie de trouver le sommeil mais ce ne sera pas facile au milieu des ces vieux grognards de l’Ultra qui ronflent en cadence.  Je vérifie mentalement 100 fois les affaires que j’ai préparées pour le lendemain avant se sombrer dans un sommeil peuplé de bornes kilométriques !
25 septembre, 9 heures salle de pointage.
La tension est palpable, nous attendons tous le départ, encore une heure avant la libération.
Les communauté des Irinautes et des Ufos se regroupent  pour quelques photos souvenir.
Tanko, Charlotte, Koline, Leonard, Pypardo, Phil, Mmi mes amis du Web sont là, certains pour courir,  d’autres pour servir d’accompagnateur à vélo (Bravo charlotte! Bel exploit), d’autres encore uniquement pour nous encourager.
 Le départ est un peu plus loin nous nous y rendons en traversant une grande artère de Millau sous les encouragements d’un public nombreux. Je m’isole, j’ai besoin de rentrer déjà dans la course. Je réussis à me placer sur la première ligne pour éviter les bousculades du départ.
 10 heures c’est parti !Je m’élance sans peur mais conscient de ce qui m’attend 100 Km avec 1000 mètres de D+ et D- (Pour les sudistes un peu comme enchaîner 5 Marseille-Cassis d’affilé !).
Je m’efforce de ne pas courir trop vite, mon objectif est de parcourir chaque portion de 10 km jusqu’au 45eme km sur un parcours presque plat en environ 50’.
 Le paysage est magnifique, je suis suffisamment ‘en dedans’ pour apprécier la beauté du parcours. Le passage au 10eme km en 51 minutes me confirme que  j’ai respecté mon tableau de marche.
 Km 15 Michael le web master d’Ultrafondu me rejoint, une grande discussion de 15 km va s’ensuivre. Ce spécialiste des courses de grand fond venu à Millau pour préparer un 24 heures (course où il faut parcourir le maximum de distance en 24 heures) va m’abreuver de judicieux  conseils pour la suite de la course. Encore merci Michael !
 Je vais passer au 30eme km  en 2h 31, toujours sur le rythme prévu. Tout va bien si ce n’est que la douleur que j’ai au mollet gauche depuis quelques km devient de plus en plus présente. Après avoir tout fait pour la faire passer (étirements, hydratation…) je comprends que je vais devoir faire avec. Je décide de lui donner le nom de ma dernière fille qui elle aussi ne sait pas s’arrêter quand elle commence à être pénible !
Je vais passer 10km à dialoguer intérieurement avec mon mollet gauche !
-          « Manon arrête toi »
-          « Non je ne te lâcherai pas » répond inlassablement ma contracture à chaque foulée !
 Elle finira par me laisser tranquille juste avant le passage au marathon en 3h31.
 La vraie course va bientôt commencer, on m’avait dit ‘tu verras,  le 100 km c’est 70km faciles et 30 difficiles’, c’est faux pour moi ce fut dur dès le 50 eme !
 La première vraie difficulté de la journée se dresse devant moi, elle mène au superbe viaduc qui surplombe la vallée. Cela monte dur mais j’ai des jambes de feu, je reprends plein de coureurs déjà en perdition suite à des départs trop rapides.
 A ma grande surprise je rattrape un des cadors des courses sur route de ma région, toujours placé, souvent vainqueur des courses auxquelles je participe, Franck Trani qui est scotché sur la pente !  Il est au plus mal, son suiveur vélo n’ose même pas l’encourager, je n’ose pas l’encourager moi non plus.
 J’atteins le 50eme km en 4h15, quand tout à coup mon genou gauche refuse de se plier. Je panique, j’ai peur de ne pas pouvoir continuer. Je me rappelle les paroles de Michael, tu auras des moments durs, puis cela ira mieux et cela durera jusqu’a l’arrivée. Je réussis à repartir, doucement, puis plus vite, ouf rien n’est perdu !
Cela fait maintenant 10 km que je cours en compagnie de Katell Corne qui a gagné la course féminine en 2003. Elle me rattrape avant chaque ravitaillement, mais y reste plus longtemps que moi. Je lui servirai de lièvre pendant prés de 50 km (elle finira d’ailleurs par me rattraper et finira à la 2 eme place de l’épreuve 4’ avant moi).
 Km 60, la fameuse Côte de Tiergues, prés de 6 km
Avec de forts pourcentages. Pour la première fois je marche un peu, cela me parait plus raisonnable.
 Puis je me fixe des objectifs à court termes : Courir jusqu’au virage, jusqu’au panneau suivant. Alors que je m’approche du sommet je vais croiser Christophe Buquet le vainqueur 2003 qui est déjà sur le  chemin du retour. Son visage est incroyablement marqué par la souffrance…
 Me voila au sommet j’attaque la longue descente vers St Afrique , savoir qu’il va falloir tout remonter est terrifiant.
 Je suis parti depuis 6h25 environ et il me reste encore 30 km !
 A partir de ce moment là je suis sur le retour, la particularité de cette course fait que les 30 derniers km sont les mêmes que ceux faits dans l’autre sens. Je vais donc croiser un à un les milliers de coureurs que je précède.  Pas un n’oubliera de me féliciter, je les saluerai tous !
 La remontée est longue, j’alterne marche rapide et course, je maudis Jack un autre super coureur de 100 km qui m’avait dit " Au 75eme km , Millau c’est dans la poche’ J’ai envie de lui dire Jack je suis au 75 eme et cela monte encore ! Enfin voilà  le sommet et bientôt le 80eme km ! Après un ravitaillement rapide j’aperçois  Charlotte qui me secoue un peu en me disant que je suis super bien, j’aimerai lui faire plaisir, mais franchement je ne suis pas si bien que ça !
 Je suis dans la descente, je vais croiser tous les  Irinautes et Ufos qui sont derrière moi. Ils me boostent  avec leurs encouragements, je me dis que j’ai de la chance d’être si près de l’arrivée par rapport à eux. Je ne sais pas comment je réussis encore à courir mais pourtant je cours, dernière montée celle qui nous ramène vers le viaduc avant l’ultime descente.
 Le 90 eme km est franchi après 8h40 de course, j’ai passé près de 10 mn arrêté aux  ravitaillements du parcours, cela fait donc 8h50. Il me reste 1 h 10 pour effectuer les dix derniers km et franchir la barrière des 10 heures. La côte est encore longue au moins 2 km, j’essaie de courir, c’est dur. Je bascule au sommet, je suis prêt du but. Les km défilent à vive allure (enfin si on veut !) 98, 97, 96, 95,94, j’essaie de savourer le moment les derniers instants de cette course.  J’ai mal. 99eme kilo, l’entrée du parc, les 300 derniers mètres. La rampe d’accès, dernier supplice mis en place par les Organisateurs, la ligne d’arrivée sous le chrono géant, le speaker qui annonce mon nom est mon temps . Je serre les poings
9h53 pari réussi
 Il était près de 20 heures quand j’ai franchi la ligne, je ne partirai me coucher que 5 heures plus tard, car à  Millau,  on reste pour applaudir les autres arrivants. Un immense bravo à Koline, Pypardo, Leonard pour leur belle course. Et un immense coup de chapeau à Alain qui finira une nouvelle fois Millau après 23h30 d’effort et à plus de 71 ans !
Le parcours devrait pour des raisons d’autorisation changer l’année prochaine, je ne sais pas si je referai cette course mais en tout cas bien content d’avoir pû participer au moins une fois à cette course légendaire avant qu’elle ne  change .
 Merci à ceux qui m’ont encouragé, à ma petite famille qui a dû accepter mes nombreuses heures d’entraînement. Et notamment à ma petite femme toujours derrière moi voire même a coté si elle n’a pas un pied dans le plâtre, sa grande spécialité !)
 Pour terminer je vous confirme  comme le dit ma mère :  100 km  c’est déjà long en voiture alors à pied !!! 
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